Moué

C'est mon nouveau leitmotiv. Less is more.

Moins on a de choses, mieux c'est; et je suis chaque fois plus convaincue de ça, il faut dire que je suis surprise moi-même de cette transformation de mes convictions.

Il fut une époque où j'achetais compulsivement. De tout. Des conneries pour la cuisine, pour la maison, du linge de maison, des sapes (à outrance), des chaussures, des magazines, des vernis à ongles, des écharpes, des milliers de choses dont je me servais une unique fois ou même jamais, des milliers de babioles "bon marché" qui me faisaient attendre le jour de paye comme le jour de salvation...

Il ne se passaient pas 48 heures sans que j'achète quelque chose, même si c'était juste un stylo bic. Si je n'achetais rien, je sentais un vide et j'avais l'impression que j'avais "rien de bien".

Une transformation s'est opérée en moi sans que je m'en aperçoive au début, car cela s'est fait tout doucement, en 1 an exactement. Je me suis surprise à hair aller dans les magasins, à me sentir opprimée dans les centres commerciaux, à détester les objets et les choses qui ne servent qu'à s'afficher, qui n'ont pas d'utilité.

Puis j'ai commencé à débroussailler; à l'assaut de ces montagnes de choses dont je n'avais pas besoin et qui polluaient mon ambiance. J'en ai parlé autour de moi, à des voisins, à la dame du café d'à côté à qui sa fille réclame incessemment des bottes, des fringues, des trucs que sa mère ne peux pas lui  payer.

Dans un premier temps, j'ai donné presque tout ce que je trouvais "de trop". Ma règle a été de me poser 3 questions:

- J'en ai besoin ? Pour quoi ?

- Je peux m'en passer ?

- L'ai-je utilisé/porté depuis 1 an ?

Et là, au vu de mes réponses, j'ai commencé à remplir des sacs et des sacs de fringues, des cartons remplis de vaisselle, des verres, des tapis, d'autres avec des chaussures en bon état, d'autres avec des accessoires, des bijoux fantaisie, et encore un autre gros cartons avec des "objets décoratifs complêtement inutiles" et des cadeaux reçus que je gardais juste pour une question de conscience. J'ai mis des jours à rassember tout ça et à le distribuer le plus justement possible, à ceux qui en avaient besoin.

Voir la surprise et la joie dans leurs yeux a été mille fois plus gratifiant pour moi que les petites satisfactions égoistes et éphémères que j'avais senti en achetant ou recevant ces objets/choses.

Je n'ai pas encore fini ce travail d'épuration (de la maison et des sens et de l'esprit), il y a encore beaucoup de choses à céder, beaucoup de choses à rendre utiles, chaque jour je découvre une nouvelle "inutilité" et je la met de côté jusque trouver quelqu'un à qui ça plaira.

Less is more, c'est vraiment vrai. Moins on a de choses, moins on se complique la vie devant une liste de choix interminables, une panoplie d'objets dont il faut nettoyer bêtement la couche de poussière hebdomaire, une exposition de tout ce que j'étais et qui ne reflète plus mon moi.

Plus le décor s'allège, se vide, plus je vois clair et j'ai la conviction de ce qui compte vraiment...